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• 1909; de l'angl. lifted shot « coup soulevé »♦ Anglic. Au tennis, Effet donné à une balle en la frappant de bas en haut, de façon à en augmenter le rebond.liftn. m. (Belgique) Place offerte dans une voiture privée pour un trajet déterminé. Je cherche un lift pour Bruxelles.⇒LIFT, subst. masc.A. — Vx. Ascenseur. (Dict. XXe s.).B. — P. méton., vx. Liftier. Mais une fois, au moment où je remontais par l'ascenseur, le lift me dit : « Ce monsieur est venu, il m'a laissé une commission pour vous. » Le lift me dit ces mots d'une voix absolument cassée et en me toussant et crachant à la figure (PROUST, Sodome, 1922, p. 1025).C. — SPORTS. Effet donné à une balle ou un ballon quand on les frappe au-dessus de leur centre de gravité (cf. lifter, infra dér.). (Dict. XXe s.).D. — Région. (Canada). ,,Voyage, trajet dans l'automobile d'un autre; auto-stop`` (BEL. 1957).Prononc. et Orth. : [lift]. Au plur. des lifts. Étymol. et Hist. 1. 1885 terme de relation « ascenseur » (E. DE MANDAT GRANCEY, En visite chez l'oncle Sam, 149 ds HÖFLER Anglic.); 1902 en France (Femina, 15 janv. 1902, III, ibid.); 2. 1909 sports (P.-A. VAILE, Le Lawn-tennis moderne, 64, ibid.); 3. 1914 « garçon d'ascenseur » (PROUST, À la recherche du temps perdu, in la Nouvelle Revue fr., 1er juin 1914, 928-929, ibid.). Empr. à l'angl. lift « action d'élever, de soulever », spéc. « appareil permettant de lever, élévateur, ascenseur », subst. du verbe to lift « élever, lever, soulever, faire monter » d'où lifted shot « coup levé ». Fréq. abs. littér. : 59.DÉR. Lifter, verbe trans., sports. Frapper une balle, un ballon de façon à leur donner du lift. Lob lifté. Brichant « liftant » à qui mieux mieux, ajustant avec précision ses « passing-shots » (Figaro, 28 mai 1959, p. 13 ds HUMBLEY t. 2 1974, p. 577). — [lifte], (il) lifte [lift]. — 1re attest. 1952 (J. AMSLER ds Comment parlent les sportifs ds Vie Lang., p. 84); de lift, d'apr. l'angl. to lift « lever, soulever », dés. -er.BBG. — BECKER (K.). Sportanglizismen im modernen Französisch... Meisenheim, 1970, p. 46, 48, 179, 337. - BONN. 1920, pp. 84-85. - QUEM. DDL t. 6.lift [lift] REM. Proust atteste la prononciation prétentieuse et fautive [lɑjft] n. m.ÉTYM. 1902; mot angl., de to lift « élever ».❖———0 (…) grâce au canotier et à la paire de gants, l'élégance devenait accessible au lift qui, ayant cessé, pour la soirée, de faire monter les clients, se croyait, comme un jeune chirurgien qui a retiré sa blouse (…) devenu un parfait homme du monde. Il n'était pas d'ailleurs sans ambition, ni talent non plus pour manipuler sa cage, et ne pas vous arrêter entre deux étages (…) Quant au langage du liftier, il est curieux que quelqu'un qui entendait cinquante fois par jour un client appeler : « Ascenseur », ne dît jamais lui-même qu'« accenseur ».Proust, Sodome et Gomorrhe, Pl., t. II, p. 791.———II (1909, in Höfler, en tennis). Sports. Effet donné à une balle (ou à un ballon) liftée. ⇒ Lifter. || Un beau lift; un bel effet de lift. || « (…) un service un peu plus vicieux, des passing-shots, un peu de lift pour lui permettre de respirer dans les moments difficiles et de faire reculer l'adversaire » (Libération, 3 nov. 1982). — REM. Cet anglicisme est plus rare que le verbe lifter.❖DÉR. (Du sens I) Liftier.
Encyclopédie Universelle. 2012.